Plus que tout autre roman de Kundera, celui-ci est un véritable roman d’amour. Tereza est rongée par la jalousie, qui, domptée le jour, se réveille la nuit sous la forme de rêves, véritables poèmes sombres sur la mort. Tout au long de son périple, elle est accompagnée de son mari, Tomas, mi-Don Juan, mi-Tristan, déchiré entre son amour pour elle et ses irrésistibles tentations libertines.
Le destin de Sabina, l’une des maîtresses de Tomas, élargit l’horizon du roman à une dimension universelle. Intelligente et désenchantée, Sabina quitte Franz, son grand amour genevois, et poursuit sa quête de liberté, de l’Europe à l’Amérique, pour finalement découvrir l’essence même de « l’insoutenable légèreté de l’être ».

Quelle qualité, entre la gravité et la légèreté, définit le mieux la condition humaine ? Où la frontière entre le sérieux et le frivole s’efface-t-elle pour laisser place à l’autre, et vice-versa ? Avec son art du paradoxe, Kundera explore ces interrogations à travers un texte structuré autour de données simples, mais sans cesse enrichi de nouvelles nuances. Le roman se déploie tel un jeu de variations où se mêlent récit, rêve et réflexion, prose et poésie, histoire récente et ancienne. Rarement, peut-être, Kundera n’a-t-il su unir avec autant de subtilité gravité et désinvolture que dans ce texte.
La mort, omniprésente, y apparaît sous un double visage : celui d’une douce tristesse onirique et celui d’une cruelle farce noire.

Ce roman est également une méditation sur la mort : celle des individus, mais aussi celle, possible, de notre vieille Europe.

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« C’est l’un de ces livres dont on peut dire qu’il est “d’une génération”, même si les suivantes continuent d’être attirées par l’énigme du fronton et d’en recopier romantiquement certains passages : “Ne pouvoir vivre qu’une vie, c’est comme ne pas vivre du tout”, “On ne badine pas avec les métaphores. L’amour peut naître d’une seule métaphore”… » Thomas Stélandre – Libération

« Dans ce livre qui tient autant du roman que de l’essai, l’écrivain tchèque naturalisé français revient sur l’invasion de Prague par les Soviétiques, en 1968, et dit de quelle manière les destins en sont, nécessairement, affectés. » Bertrand Poirot-Delpech – Le Monde du 27 janvier 1984.