Luis est né en 1935. D’origine espagnole, il vit à Paris avec ses parents et ses sœurs. Luis est handicapé, son côté gauche fonctionne mal, sa démarche est hésitante, sa diction souvent difficile. Dans cette famille ulcérée par la présence d’un enfant abîmé, Luis n’est porté par aucune confiance. L’oreille collée au transistor, il s’échappe, grandit en écoutant, en découvrant l’enlacement des arpèges, la beauté des concertos, cantates et symphonies, et chaque partition devient peu à peu un territoire de savoir. À vingt et un ans, seul sur les bords de Seine, Luis est soudain bouleversé par le son d’un bandonéon. Sa vie s’ouvre à l’avenir. « Je suis né à la plus pure proposition de l’univers, dira-t-il plus tard : celle de l’amour de la musique. »

Libertango est le roman le plus envoûtant de Frédérique Deghelt. Un livre d’allégresse qui provoque l’émotion du beau, cette émotion que la musique retrouve en chacun de nous, même au pire de la guerre. Une émotion qui porte Luis et le sauve.