Pourquoi des peuples entiers acceptent-ils de se soumettre à un seul homme ? Pourquoi renoncent-ils à leur liberté sans combat ? Dans ce texte fulgurant, publié en latin, par fragments en 1574, puis intégralement en français en 1576, Étienne de La Boétie s’interroge sur l’origine de la domination politique et sur les mécanismes qui transforment les individus libres en sujets obéissants. Selon lui, aucun tyran ne règne sans le consentement tacite de ses sujets. C’est la coutume, l’habitude et parfois même une certaine forme d’aveuglement volontaire qui entretiennent la servitude.
 
Plutôt qu’un appel à la révolte armée, La Boétie propose une arme plus radicale : la désobéissance passive. Il suffit de cesser d’obéir pour que le pouvoir s’effondre. La liberté n’est pas un privilège accordé d’en haut, mais une décision intérieure, une reconquête individuelle et collective.
 
Texte visionnaire, admiré par Montaigne, Le Discours de la servitude volontaire a traversé les siècles en inspirant les luttes contre l’oppression. Ce court manifeste, d’une modernité saisissante, continue d’éclairer les débats sur la liberté, l’autorité et le pouvoir.
 
À lire comme un appel toujours vivant à penser par soi-même et à refuser toute domination. 
 

Écoutez cet article