Louis Francis, prix Renaudot 1934 pour Blanc, nous offre avec Jusqu’à Bergen un témoignage de première main sur les dures conditions de vie au sein des Oflags, ces camps qui regroupaient les officiers prisonniers de guerre pendant la Seconde Guerre mondiale.
Capitaine de l’armée française, Louis Francis est fait prisonnier dès la fin de la bataille de France et envoyé en Allemagne, dans les Oflags IID puis IIB. Il y reste cinq longues années, qu’il nous décrit dans les premières pages du livre.
Face à l’avancée des Soviétiques, le Reich décide de transférer les prisonniers pour les éloigner du front. Commence alors une longue marche pour cette colonne de près de 3 000 hommes, déjà très fatigués et sous-alimentés. De la fin janvier à mars 1945, ils parcourent plus de 300 km à pied dans la neige, puis dans des wagons à bestiaux, pour parvenir près de Bergen, où les Britanniques les libèrent enfin le 22 avril.
Malgré le cordon sanitaire imposé par l’armée anglaise, Louis Francis, avec quelques camarades, découvre le camp de Bergen-Belsen. Dans une langue magnifique, il décrit l’indicible : le camp de la mort où, bien que libérés, les déportés continuent à mourir par centaines, voire par milliers, chaque jour.
Un témoignage glaçant de la barbarie nazie qu’il nous faut continuer de transmettre et qui résonne douloureusement avec notre actualité.
 
Préface de Rémi Dalisson, professeur émérite à l’Université de Rouen-Normandie, qui rappelle que la France a, pendant longtemps, occulté la mémoire et l’histoire de ces presque deux millions de soldats français, prisonniers de guerre pendant cinq ans.